samedi 28 août 2010

I've got the blouses

La rentrée approche... beurk de beurk comme diraient mes enfants ! Plus possible de remettre au lendemain ce que j'aurais dû faire la veille ! en vrac :
- une robe qui traînait dans la carte mémoire de mon appareil, petite commande pour une amie de ma grande...





- une blouse d'écolier taillée dans une chemise pour le petit frère de cette amie...







- une blouse pour ma mignonne taillée dans un tissu à 1 € le mètre (STOP tissus, 62, bouilevard de Belleville, Paris 20 ème)



- une blouse pour la fille d'une amie qui a choisi le tissu à pois (aimablement portée par notre Pierre-Kévin toujours prêt à rendre service avec le sourire...). On notera le raccord des poches, totalement fortuit !!


- un petit sac brodé copié sur le modèle de la Marquise de Carabas, pour celle qui ne peut sortir sans...


- une housse de couette blanche achetée 4 € à La Redoute pendant les soldes, trucomisée pour Jean-Jason qui ne veut plus de vichy bleu (quelle faute de goût !), ainsi qu'une taie d'oreiller double-face étoilée...





- un polo bleu marine ( La Redoute, bas de gamme...) trucomisé avec un drapeau americain fait avec des rubans rouges et un morceau de tissu étoilé, parce que le Pierre-Kévin était trop jaloux de son frère !




- une blouse d'écolier taillée dans une trèèèès vieille chemise de monsieur Colchique pour mon filleul à moi qui aime tout ce que je lui fais... alors j'en profite parce que ça ne durera sans doute pas !!




Bonne rentrée à tous !

mercredi 25 août 2010

Tadam !

crédit photo monsieur Colchique qui ne sait pas encore qu'avec le numérique on peut prendre dix fois la même photo sans gâcher de pelloche... du coup, la seule que j'ai avec mes poulettes d'honneur, ben c'est avec Marie-Britney qui ferme les yeux... Vous me direz, c'est surtout les robes qu'on veut voir !

Une fois n'est pas coutuRe ! voici quelques photos narcissiques du grand jour ! Bon, j'avoue, j'étions bien fière de mes poulettes... et de mes poulets dans leurs belles aubes blanches, même qu'on croirait qu'ils sont super sages ! (y'en a quand même un des deux qui a réussi à rentrer du mariage avec une poche en moins à son bermuda et l'autre couvert de je ne sais quoi, bien noir et collant...). On notera que monsieur Colchique avait mis un costume et une "cravache" (dixit Délou des bois), fait rarissime ! ledit costume étant celui qu'il portait le jour de notre mariage il y a 15 ans... bon, un peu serré, mais ça passe quand même ! On résume le mariage : absolument parfait, soigné dans les moindres détails... tout y était, même les ampoules au pied !




mercredi 18 août 2010

L'affaire est dans le sac


Les mondanités m'ennuient. C'est sans doute par manque d'habitude. Je n'aime pas les jolies tablées et les tenues élégantes, les grands chapeaux et les dîners dansants. Les rares soirées auxquelles j'ai été conviée ont tourné au cauchemar, me poussant en silence dans un coin sombre, étouffée par des vêtements mal choisis qui pointaient ma différence. Je n'étais pas de celles qu'on invitait à danser, je n'étais pas de celles qu'on courtise. Je suis fille de roturier et l'on m'a appris à rester à ma place pour éviter le ridicule, parce que même s'il ne tue pas, il blesse profondément.
Je n'ai pas de robes de soirée, ni de bagues qui viennent de mes grands-mères. Je n'ai pas de collection de chaussures ni de chapeaux et j'aime par-dessus tout les vêtements confortables, si possible avec des poches pour pouvoir y plonger mes mains pour me donner une contenance, les bras ballants m'offrant un air gauche et quand ils ne sont pas occupés, me semblent bien inutiles. J'ai toujours cette peur de commettre un impair, de me tromper de couverts, de ne pas manger comme il faut. Je suis perdue dans la foule et me sens encore plus petite. Je ne sais pas me présenter ni aller vers les autres.
L'an dernier, quand la maman de la mariée m'a annoncé que nous serions invités à la noce et que nos petites seraient demoiselles d'honneur, j'ai d'abord songé au rêve qu'elles vivraient, pour la première fois et sans doute la dernière de leur vie, posant sur leur enfance une pierre un peu magique de rêve éveillé, de jolies robes qui tournent, de petites chaussures à brides et de couronnes de fleurs, d'enfants libres qui courent entre les grandes personnes, de dragées grignotées plus que de raison et de traversée de l'église en tenant le voile de la mariée, étonnamment jolie vers qui tous les regards se tournent... Avec le temps, une fois leurs tenues réalisées, j'ai réalisé que ma penderie était vide, que la seule robe un peu chic que j'avais était celle que je portais pour notre mariage avec ce petit chapeau de paille tout simple. J'avais décidé de ressortir cette toilette, quinze ans après notre grand jour, souriant de ce qui resterait secret et qui réveillerait sans doute des souvenirs pas si enfouis. Et puis le hasard a voulu qu'un marchand de tissus se trompe dans ma commande et glisse deux mètres de lin noir dans le grand sac de mes achats. Je ne me voyais pas couper cette couleur sombre pour les filles. J'avais pensé à une tunique pour moi ou peut-être un grand pantalon pour l'été... Un jour où je griffonnais dans mon petit carnet bleu, pensant au joli dos nu d'Ondine, m'est venue l'idée d'une petite robe pour moi, celle que je porterais pour ce mariage d'août dont on parle depuis un an. Je la voulais sobre, cette tenue, avec une pointe de blanc. J'ai tremblé un peu, moi qui ne couds jamais pour moi. J'ai cousu une toile avant de couper le lin et puis, en une journée, j'ai vu ma tenue prendre forme sans oser l'essayer, de peur d'être déçue. Sur le mannequin, elle ressemblait à ce que j'avais imaginé mais je sais mon reflet qui n'est toujours pas mon ami et qui le sera de moins en moins avec le temps, avec l'âge... J'ai trouvé les chaussures plates que je voulais. J'ai choisi le chapeau qui me cachait le mieux. Et puis, par le plus grand des hasards, Emmaüs m'a apporté sur un plateau le sac idéal, tel que je l'aurais dessiné si j'avais su coudre le cuir, un petit sac comme avait ma grand-mère, avec le parfum de l'ancien entre les fermetures à glissière...
J'ai laissé passer le temps et les vacances avant de me plonger dans la robe. Il y avait des retouches à faire, sur les plis creux devant et sur la longueur de la bande du dos. J'ai réussi à faire deux trous maladroits sous l'encolure et j'ai bien cru renoncer à ce projet. Mais je me suis rappelé le chapeau sur lequel j'avais ajouté un biais blanc à pois noirs et les chaussures assorties, alors j'ai décidé de ne pas changé mes projets, d'oser ma robe, d'écouter Adélie qui me dit si souvent que je suis belle, de rire avec Eloi quand il me compare à madame de Fontenay, d'ignorer Fantin qui trouve que ma tenue fait deuil... Dans quelques jours, je me noierai dans la foule élégante, m'accrochant à mon sac autant qu'à ma flûte de champagne que je ne boirai pas, cherchant du regard mes petites demoiselles d'honneur pour qu'elles m'éclaboussent de leur joie d'être au coeur de la fête...


jeudi 5 août 2010

Petite personne


Elle est restée seule pendant plusieurs mois, sombrant même dans l'oubli total et me laissant la surprise de la retrouver sous le sac de laine vierge. Les autres s'en étaient allées découvrir leur vie et se faire adopter, s'imprégnant malgré elles de l'odeur de leur nouvelle maison. J'avais réussi à m'en séparer avec cet étonnement enfantin de l'oeuvre accomplie et dont je ne me lasse pas parce que la magie se répète chaque fois que mes mains donnent vie à ce qui n'était que matières à assembler.
J'avais oublié ce corps de poupée, gardée pourtant sciemment et précieusement au fond du carton de fournitures en pensant à cet anniversaire attendu depuis des mois. Adélie avait souhaité avoir une autre poupée, une blonde cette fois-ci, qu'elle pourrait coucher dans le berceau avec Eglantine. J'avais commandé la laine mohair, dans une teinte un peu plus soutenue que celle destinée à la poupée d'Ondine et j'avais été séduite par cette promesse de chevelure lumineuse. Il lui était arrivé de parler de cette poupée à venir et de changer d'avis sur la couleur des yeux et des tresses et je n'avais pas voulu entraver ses rêves encore flous. Je savais que, le moment venu, je saurais la convaincre d'un choix qui serait en accord avec mes fournitures.
J'ai refusé quelques commandes, faute de temps et me suis réjouie de savoir ce petit corps inanimé et encore bien caché qui attendait son heure, juste avec un sourire aux lèvres.
Quand je l'ai sortie de son carton, j'ai redécouvert l'arrondi de son visage et sa petite bouche brodée. J'ai ajouté un peu de laine pour accentuer ses joues que je voulais plus poupines et j'ai déroulé la laine toute douce qui deviendraient longues tresses. Mes mains ont retrouvé les gestes qu'elles n'avaient pas accomplis depuis plusieurs mois et j'ai vu le corps moelleux prendre vie doucement, le visage prendre forme, la poupée devenir elle. J'ai travaillé en cachette, pendant la sieste et une partie de la nuit, brodant les yeux bleus, dernière teinte évoquée avec le souhait.
Il fallait une tenue pour la jeune demoiselle, quelque chose de sobre qui aille avec le petit berceau blanc dans lequel elle sera couchée, quelque chose qui rappelle qu'elle n'a pas vraiment d'âge et qu'elle pourrait être un ange aussi bien qu'une poupée. J'ai retrouvé dans mes chutes un morceau de la culotte brodée de grand-mère qui était devenue petit pantalon et j'ai improvisé une robe légère avec un dos smocké pour qu'elle s'ajuste bien. Il n'était pas question que je me couche avant d'avoir pu l'admirer, habillée et coiffée, encore propre et les joues roses. Je l'ai tenue longtemps devant moi, arrangeant un peu ses cheveux, rectifiant les bretelles de sa robe, vérifiant son profil et le dessin de ses joues. J'ai vaporisé un peu du parfum d'Adélie sur cette petite poupée qui faisait tout doucement son entrée dans l'histoire après des mois d'attente et d'obscurité et puis je l'ai cachée, sous une pile de petites choses à faire dans le grand panier qu'aucune main à part les miennes ne vient fouiller. J'ai compté les jours qui nous séparent de la grande date, de ses quatre ans et de la découverte qui offrira un prénom à celle que je vais voir, de temps en temps mais toujours en cachette...